Cameroun : Des campements Bagyieli de Kribi à l’abri de la pandémie COVID-19

Le Centre d’Appui, de Loisirs et de Bricolage des Lapinos, CALBRIL, a célébré la Journée internationale des peuples autochtones le 9 août 2020 à Kribi dans le Sud-Cameroun.

La pandémie COVID-19 n’a pas encore fait la moindre victime parmi les Bagyieli. CALBRIL a décidé que rien ne changera. C’est la raison pour laquelle le Centre les a sensibilisés au port du masque. Il ne s’agit pas d’un don comme partout ailleurs. Les Bagyieli ont appris à fabriquer eux-mêmes leurs masques à partir des bouts de tissus et autres fibres de récupération. Cette approche est conforme à la logique selon laquelle « recevoir du poisson est mieux vertueux qu’apprendre à pêcher ». En réalité, les Bagyieli ont été formés à l’ensemble des mesures barrières préconisées dans la stratégie de riposte gouvernementale contre le COVID-19. Même la reconnaissance des symptômes les a intéressés ; soit neuf femmes et un seul homme comme assistance.

Un masque se lave. C’est mieux quand c’est au savon. Aussi les bénéficiaires ont-ils également appris à le fabriquer. Toute l’hygiène anti-COVID-19 exige de l’eau en abondance. Or, les rivières tarissent souvent en saison sèche. Le problème de l’accès à l’eau en tout temps a trouvé solution dans l’aménagement de quatre puits dans les campements de Lendi, de Bilolo, de Ngaka et Nkundun-Nkundun.

 

CALBRIL se saurait être au chevet des Bagyieli tous les jours. Il se pose un problème d’autonomisation et de pérennisation de la présente initiative. La Présidente de CALBRIL, Cécile Manzoua, y a pensé : « le comité de veille qui a été formé devrait être soutenu par tous afin que la lutte contre le COVID-19 soit effective ». C’est tout le souhait des bénéficiaires, notamment Thérèse, fille bagyieli :« nous souhaitons que le travail commencé ne s’arrête plus en si bon chemin, car nous besoin d’être accompagnés, non pas avec de la nourriture et de la boisson. Il nous faut plutôt ce type d’accompagnement. Nous aussi souhaitons devenir émergents au même moment que nos concitoyens ».

 

La mairie de la ville de Kribi, en l’occurrence le deuxième adjoint, Mme Agathe Bouedjila, a pris part à ces activités. C’était en compagnie du représentant du Haut-Commissaire du Canada au Cameroun, David Adjama. Les participants ont sauté de joie à la réception des kits de sensibilisation : seaux, savons, détergents et masques. Les mêmes appuis sont efficaces dans la prévention contre le choléra. Cette maladie d’origine hydrique sévit dans la ville.